Impliqué dans plus de 300 fonctions vitales, le foie participe pleinement au bon fonctionnement de notre organisme. Comme cet organe est un travailleur discret et infatigable, le diagnostic d’une mauvaise fonction hépatique peut être difficile en raison de l’absence de symptômes spécifiques. "En effet, si une atteinte aiguë, dans le cas d’une hépatite virale, par exemple, peut entraîner une jaunisse, les maladies chroniques du foie n’occasionnent en général pas de symptômes. C’est d’ailleurs bien souvent à un stade avancé ou lorsque surviennent des complications qu’un diagnostic de cirrhose est posé”, souligne le Pr Laurent Castera, hépatologue à l’hôpital Beaujon de Clichy, auteur de Comment sauver votre foie(éditions Dunod).
La consommation excessive d’alcool, les hépatite virales B et C et la NASH (stéatohépatite non alcoolique) sont responsables à elles seules de plus de 90% des cirrhoses, et des cancers primitifs du foie.
Voici quelques signes à prendre en considération pour évaluer la santé de votre foie :
Vous avez le teint jaune
Dans l’imagerie populaire comme dans la littérature médicale, la jaunisse (ou ictère) est spontanément associée à une défaillance du foie. La jaunisse survient principalement lors d’une hépatite aiguë virale (hépatite A ou E) ou plus rarement lors d’une hépatite médicamenteuse. "Précisons que les hépatites aiguës médicamenteuses sont très rares et sont liées en partie à une susceptibilité individuelle à certains médicaments (antibiotiques, anti-inflammatoires non stéroïdiens, anticancéreux ou psychotropes)". Toutefois, la jaunisse n’est pas forcément synonyme de gravité et n’est pas toujours en lien direct avec le foie. "C’est le cas lorsqu’un calcul se retrouve coincé dans les voies biliaires, par exemple", précise le spécialiste.
Vous consommez régulièrement de l’alcool
L’alcool est l’ennemi numéro 1 de votre foie et le premier facteur de risque de maladies du foie en France. Si votre consommation est régulière et au-delà des recommandations (10 verres standard par semaine, quel que soit le type d’alcool), votre consommation est excessive. Vous devriez la diminuer et en parler à votre médecin.
Vous cumulez des facteurs de risque métabolique
Ventre gonflé, pesanteur : une cirrhose ?
En palpant votre foie, vous ressentez une pression ou une tension anormale et vous craignez une cirrhose, par exemple ? "Votre douleur est peut-être réelle mais c’est probablement davantage le colon ou la vésicule qui s’expriment plutôt que votre foie qui souffre", souligne le Pr Castera.
Vous pensez avoir une "crise de foie"
Contrairement aux idées reçues, la crise de foie n’existe pas. En cas d’excès de table, même si vous souffrez d’embarras gastrique ou d’état nauséeux, l’origine de vos maux est à considérer du côté de votre estomac et/ou de vos intestins mais pas de votre foie.
Vous pensez que le café endommage votre foie
Souvent accusé à tort, le café, lorsqu’il est consommé dans des quantités raisonnables, à savoir deux à trois tasses par jour, est plutôt un protecteur du foie.
Rappelons que des symptômes tels qu’une sensation de fatigue, des troubles digestifs ou des maux de tête sont fréquents et peu spécifiques, et ne peuvent à eux seuls être évocateurs d’une maladie du foie.
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